jeudi 31 décembre 2009

Les Nouvelles Addictions

 

A Bucketful of Sugar
'A Bucketful of Sugar' by Lee Nachtigal via Flickr . Image is licenced under a Creative Commons Attribution licence

 

Depuis quelques temps, notre jeunesse est occupée à d’étranges jeux. Dans l’un d’eux, il doivent empiler des paralépipèdes de bois de 10 centimètres de longueur et de 5 millimètres d’épaisseur. Le jeu consiste à empiler la plus grande hauteur possible ou encore de copier des motifs.  On peut aussi les voir jouer avec des personnages de plastique, inventant des histoires à partir de ces objets inertes. Dans les cours de récréation, on ne joue plus à Nintendogs ou à Legend of Zelda mais au Loup ! Les enfants se courent après et doivent s’attraper. Pris dans l’excitation du jeu, il arrive que certaines saisies et certaines poussées soient trop brutales et, inévitablement, les cas d’accident se multiplient.

Il n’y a rien de moins créatif que ces jeux, et les parents devraient s’alarmer de ce que leurs enfants se détournent ainsi de ce qui consiste le cœur de nos sociétés. Voire ainsi toute une génération refuser l’héritage de ses pères en tournant le dos aux matières numériques qui ont donné à la fois tant de beauté et tant d’intelligence à nos civilisation est alarmant.

Jusqu’ici, nous avons bâti notre culture sur le numérique. Ses capacités de stockage infini, la possibilité d’éditer tout objet et de le transformer, la possibilité de sauvegarder et de détruire et celle de partager avec d’autres les objets ont été les éléments sur lesquels nos savoirs se sont construits et transmis. Ce qui circule ainsi dans nos sociétés, ce ne sont pas seulement des bits mis en lien par le réseau. Ce qui est au cœur de notre culture, c’est la complexité, et c’est de cette complexité que le numérique est à la fois le vecteur et l’image.

Une simple quête de Legend of Zelda ou de World of Warcraft fait surgir succession de quêtes emboitées les unes dans les autres. Il faut se souvenir des lieux, de la chose à faire, des personnages. Il faut construire la narration, il faut élaborer des hypothèses, il faut construire des stratégies. La complexité augmente encore lorsque l’on joue en multijoueur puisqu’il faut accorder les délicats mécanismes sociaux pour pouvoir réussir la quête.

Voila que maintenant des enfants tournent le dos aux apprentissages premiers de la complexité ?

Quels types d’adultes est ce que ces enfants deviendront ? Déjà, des spécialistes parlent d’addiction au off. Il s’agit de personnes passant un temps considérable dans des activités qui n’ont rien a voir avec le numérique, et qui éprouvent le besoin de se déconnecter. Ces enfants ne sont plus occupé par leurs réseaux sociaux. Ils ne socialisent plus. Ils n’apprennent plus rien. Ils se perdent dans des mondes de sensations. Ils ne sont plus au contact avec la complexité et la diversité. Ce que le off leur apporte, c’est un monde simplifié.

On peut comprendre ce que cette simplification peut avoir d’attrayant sur les âmes les plus jeunes. Les enfants ont en effet toujours tendance a privilégier le plaisir le plus immédiat. Ils ne voient pas les gains du dur farming et du hardcore gaming. A l’extrême complexité des mondes numériques, il préfèrent l’immédiate simplicité de la réalité.

Il n’est pas besoin d’être un grand spécialiste en psychologie pour comprendre l’attrait que le off exerce sur les plus jeunes et les plus faibles. Le contact direct, non médiatisé, procure d’immenses plaisirs qui sont d’autant plus préjudiciables que l’immaturité de l’enfant ne lui permet pas d’y faire face. Aux médiations numériques se substituent l’accès immédiat à des objets qui suscitent des sensations d’autant plus fortes qu’elles touchent ce que notre système nerveux à de plus archaïque.  Bien évidement que toucher, courir, ou faire usage de sa force sont des choses plaisantes. Mais, ces plaisirs doivent être maitrisés, et surtout, ils ne doivent pas occuper tout le temps de l’enfant !

Est-il besoin de stimuler avec tant de force nos instincts les plus bas ? Et, encore une fois, quel avenir nous préparons nous en laissant nos enfants être ainsi sur-stimulés sans médiation ?

 

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vendredi 18 décembre 2009

Vous êtes stresse ? il y a une application pour cela

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Tous ceux qui ne peuvent s’empêcher de tripoter leur iphone, de basculer d’un écran à un autre, puis de revenir, de lancer une application puis la fermer,ont maintenant une excuse officielle pour ne pas être capable de se séparer de leur fétiche.

L’application Stress Free développée par Deepak Chopra mélange les principes védiques au la psychologie positive. L’application est sensée vous introduire a la musithérapie, le yoga, la journal thérapie… Il existe un volet communautaire permettant d’envoyer des messages positifs

Elle a le défaut de stresser votre portefeuille car il vous en coutera 7,99 euros.

D’autres applications iPhone anti-stress

jeudi 17 décembre 2009

Le sommeil, une façon de gérer le temps ?

http://www.gb-agencement.com/contents/media/oreiller-traversin.jpg

Nous ne sommes pas tous égaux devant le sommeil. Certains se contentent de très peu de sommeil et d’autres ont besoin de dormir 9 ou 10 heures par jour. On connait l’exemple célèbre de Napoléon qui ne dormait qu’un couple d’heures par nuit. Dans le régne animal, il existe également des disparités : le lion écrase ses 14 heures tandis que la girafe ne dort que 5 heures !

Jusque là, le sommeil était principalement compris comme un temps de consolidation des apprentissages et des mémoires. Cette consolidation se fait pendant la phase de sommeil paradoxal, au moment ou nous rêvons.

Le fait de ne pas pouvoir bénéficier de ce temps de recharge était considéré comme néfaste. Pourtant, il existe des animaux qui traversent des périodes prolongées d’actitivé sans dommage. certains cétacés ont même une période d’activité intense après la naissance  alors que la plupart des nouveaux-nés plongent dans le sommeil après leur naissance !

Pour Jérôme Siegel, le sommeil est une “inactivité adaptée” Ce n’est pas seulement un état de grande vulnérabilité ni une d’inactivité incompatible avec la reproduction des espèces ou la survie des individus. Le sommeil est une optimise le timing de ces comportements.

Ne dites plus que vous dormez. Dites que vous gérez votre temps !

 

Sources

Nat Rev Neurosci. 2009 Oct;10(10):747-53. Epub 2009 Aug 5. Sleep viewed as a state of adaptive inactivity. Siegel JM.

Nature 441, E9-E10 (22 June 2006) | doi:10.1038/nature04898; Published online 21 June 2006 Sleep behaviour: Sleep in continuously active dolphins  Yuske Sekiguchi, Kazutoshi Arai & Shiro Kohshima

mercredi 16 décembre 2009

L’interieur des psy

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Ce qui frappe lorsque l’on regarde le cabinet de Sigmund Freud, c’est le l’abondance. Le bureau est encombré de statuettes qui débordent jusque sur des étagères,  le divan est déjà occupé par d’immenses coussins, par terre des tapis… Il semble qu’il n’y ait pas un seul centimètre carré ou le regard puisse rencontre du vide. La présence du maitre des lieux est sensible partout !

Nous savons que la façon dont une personne aménage son espace de travail est un reflet de son propre fonctionnement psychique, de l’image qu’il veut donner et même de la place qu’il fait aux autres. Un autre environnement serait-il plus propice au travail psychique ?

C’est a cette question qu’une expérience de psychologie menée par Ann Devlin a tenté de répondre. Deux environnements ont été présenté à 227 personnes. Dans le premier, les murs sont nus, et le cabinet est décoré de façon minimaliste. Dans le second, il est richement décoré des diplômes du psychothérapeute et des éléments personnes trônent sur le bureau. Les personnes étaient ensuite interrogées sur les compétences du psychothérapeute.

L’environnement le plus personnalisé était attribué à un psychothérapeute doué, compétent, amical, chaleureux et intéressé par ses clients. Curieusement, plus il y a de diplômes sur le mur, plus les jugements sont positifs et plus le psychothérapeute est décrit comme amical et efficace.

L’affichage des diplômes fait vraiment la différence car la présence ou l’absence de photos personnelles sur le bureau n’apporte pas de changement dans les jugements même si les personnes questionnées n’évoquent jamais leur présence comme choquante.

 

L’étude :  Devlin, A., Donovan, S., Nicolov, A., Nold, O., Packard, A., & Zandan, G. (2009). “Impressive?” Credentials, family photographs, and the perception of therapist qualities. Journal of Environmental Psychology, 29 (4), 503-512 DOI: 10.1016/j.jenvp.2009.08.008