jeudi 30 septembre 2010

Twitter : la mécanique des RT

Les digiborigènes se sont rapidement rendu compte que l’or de Twitter résidait dans les RT. Sysomos donne quelques éléments intéressants sur la mécanique du RT

Le RT est une citation. Elle peut être intégrale ou légèrement modifiée mais elle comporte un auteur cité, un auteur citant et un texte. Il correspond à ce que Genette appelle l’intertextualité, c’est à dire la présence d’un texte emboité dans un autre texte. Cette figure de la poétique est d’ailleurs une des caractéristiques forte du web 2.0 qui permet d’embarquer un média dans un autre.

Symonos a jeté ses filets dans 1,2 milliards de tweets et en a rapport les résultats suivants

  • 29% des tweets donnent lieu à une réponse (RT ou @)
  • La plupart des RT ont lieu dans la première heure
  • Il n’y a pratiquement pas de conversation sur Twitter : seuls 1,53% des tweets ont une structure tweet./réponse/réponse de la réponse/réponse de la réponse de la réponse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je ne résiste pas au plaisir d’embarquer/citer la vidéo

Les jeux vidéo dans les rééducations fonctionnelles

Le premier exemple n’est pas exactement un jeu vidéo mais plutôt l’utilisation des matières numériques dans le cadre d’une rééducation psychomotrice. Elle a été mise au point par le docteur Dido Gree du Département de Thérapie Occupationelle de l’Université de Tel Aviv.

Il n’y a malheureusement pas d’autre image que celle ci mais on imagine assez facilement qu’il est possible de mettre en place des exercices rééducatifs attrayants.

Pour Dido Gee, une telle tablette peut être utilisée par de jeunes enfants et des adolescents présentant des troubles moteurs. Elle pourrait être amélioré en permettant au rééducateur de se logger dans le dispositif pour contrôler à distance le bon déroulement des exercices

Une WII tout ce qu’il y a de plus classique peut rendre de précieux services. Elle est déjà utilisée de façon “naturelle” dans les hôpitaux et les maisons de retraite. Une étude randomisée a montré ce qui était expérimenté de façon clinique. L’étude a porté sur des patients souffrant d’un AVC et a été utilisée dans le cadre de rééducations fonctionnelles. Les résultats montrent des effets significatifs de l’utilisation de la WII.

 

Sources.

 3-D 'Occupational Therapy' for Children: Virtual Muscle Machine for Kids With Disabilities

Wii™ video games may help stroke patients improve motor function

mercredi 29 septembre 2010

Parents et enfants sur Facebook… c’est compliqué !

La beauté de la technologie, c’est qu’elle ne change rien à nos qualités d’humains. Ce que nous sommes, nous le sommes avec la technologie, et celle ci nous donne la possibilité de l’être plus encore.

C’est ainsi que Facebook permet à des parents intrusifs et envahissants de l’être plus encore.

Un adolescent de l’Arkansas gêné par les intrusions maternelles a porté l’affaire devant les tribunaux. Non seulement sa mère était son amie sur Facebook, mais elle avait utilisé ses identifiants pour poster en son nom [source]

Bien sûr, la mère avait d’excellentes raisons : elle avait lu sur la page de son fils que celui ci avait roulé au delà de la limitation de vitesse. Et elle ne désespère pas que le tribunal lui donne raison

Les relations entre les parents et les enfants sont … compliquées comme on dit sur Facebook, ce qui vaut quelques faux-pas que le digiborigène anonyme se hâte de collecter.

 

Si vous cherchez quelque chose d’un peu moins #LOL sur les relations parents enfants Welcome to Facebook: How Facebook Influences Parent-Child Relationship  montre que Facebook sert de médiateur dans les relations parents – enfants : il ouvre des conversations, ce qui, au moment de l’adolescence, peut être extrêmement précieux.

mardi 28 septembre 2010

Fellation trop chère

 

The Tongue

 

Cela ne vous aura sans doute pas échappé : Rachida Dati a fait un lapsus dans lequel la fellation vient à la place de l’inflation. “J’ai juste parlé un peu trop vite” a-t-elle commenté, sans doute là aussi un peu trop vite.

Je ne comprends pas que le personnel politique soit tout à fait incapable de reconnaitre un lapsus. Après tout, tout le monde a un inconscient, et l’émergence d’un désir dans un discours très formaté est plutôt une bonne nouvelle. Malheureusement, après ces petits bonheurs de l’inconscient, ce qui vient est plutôt la rationalisation voire même le déni.

On doit à Sigmund Freud d’avoir rapproché le lapsus du rêve et d’en avoir fait une formation de l’inconscient. Comme le rêve, le lapsus témoigne pour Freud  d’un désir inconscient qui peut transparaitre de façon plus ou moins directe. Les neuropsychologues y voient un trouble de l’attention. Du fait d’un relâchement attentionnel, le discours est moins contrôlé et s’égare.

Dans psychopathologie de la vie quotidienne, Freud cite le président du Reichtag autrichien ouvrant la séance par un : « Messieurs, je constate la présence de la majorité des membres et déclare donc la séance fermée... pardon, ouverte... ». L’erreur est interprétée par Freud comme le signe d’un dévoilement de désir : il ne souhaite nullement que la séance s’ouvre. Il voudrait déjà en parler au passé.

Les politiques, grands orateurs, nous offrent ne nombreux lapsus :

"le Conseil Constitutionnel rendra sa démission demain ..." Dominique de Villepin à la place de “rendra sa décision demain”

“Au bout de deux ans d'enquête, deux juges indépendants ont estimé que les coupables devaient être traduits devant un tribunal correctionnel”. Nicolas Sarkozy

"J’ai lancé toutes les procédures pour renforcer la fraude fiscale” Eric Woerth

“J'ai rappelé au Premier ministre autrichien” Lionel Jospin, en parlant du premier ministre Hongrois" 

Je ne crois pas à la démo…gagie” Jean-Pierre Raffarin

“Monsieur Louis Valéry Giscard d'Estaing” ...Christine Lagarde s’adressant à Louis Giscard d’Estaing,  fils de l'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing, sur une question sur le fonds stratégique d'investissement.

Et vous, quel est votre lapsus préféré ?

mardi 21 septembre 2010

Des contrôles et des supervisions dans Second Life

Bien sûr, ce n’est encore que de la psychologie fiction. Du moins sur le domaine francophone. Car sur le domaine anglophones  en ligne existent depuis plus de dix ans. L’International Society for Mental Health Online a donné des guides de bonnes pratiques qui me semblent solides. On voit maintenant s’établir sur Second Life des thérapeutes comme Edina Renfro-Michel et Kate Antony fondatrices du  Online Therapy Institute

Cependant, Second Life reste un environnement peu propice aux prises en charges thérapeutiques parce que la confidentialité y est compromise comme le fait remarquer une des thérapeute du Online Therapy Institute dans l’interview donnée au Metaverse Journal. On y trouve d’autres questions intéressantes comme les limites des indications du travail en ligne, le sens de la présence en ligne, la nécessité donnée au patient de vérifier en ligne les compétences du praticien.

Kate Antony a écrit un court mémoire (30 pages) sur The nature of the therapeutic relation ship within online counselling et quelques autres papiers.

Sur la façon dont les pratiques psychothérapeutiques se sont mises en place, vous pouvez lire Psychotherapie en ligne - histoire questions éthiques et processus

dimanche 19 septembre 2010

La pyramide des besoins en ligne de Maslow

Have you ever posted this one before? You guys have too many awesome charts it’s so hard to keep up! ;)
It’s new to us!

 

Vu sur l’excellent I love charts une hiérarchie des besoins en ligne. Ou vous situez vous ?

La pyramide des besoins de Maslow est très utilisée par les anglo-saxons même si Maslow n’a jamais parlé de pyramide dans son texte A hierarchy of human motivation. Mais l’habitude a été prise de la présenter de la manière suivante.

Pyramide de Maslow

vendredi 17 septembre 2010

Les professionnels de santé européens s’inquiètent de la dégradation des soins

Desert Leader

Les professionnels de santé s’inquiètent de la dégradation continue de l’accès aux soins. Ce n’est pas une situation spécifiquement française : toute l’Europe est concernée.

Les personnes en situation de fragilité se heurtent à des barrières administratives, des discriminations, des injonctions ou des obligations de dénonciation qui les éloignent des soins

La pétition peut être signée ici. On y trouvera également d’autres liens pour mieux comprendre la situation.

 

Crédit photo Desert Leader par Hamed Saber

dimanche 12 septembre 2010

Formation à la psychothérapie : ouverture de la boite à Pandore

  Alors que le décret d’application sur le statut de psychothérapeute vient 'd’être promulgué, on voit apparaitre dans la blogosphère les propositions à la formation de psychothérapeute. Cela montre a quel point la profession est insuffisamment préparée à ce qui s’annonce comme un marché juteux.

Les annonces et diverses publicités sur la question occupent d’autant plus facilement le terrain que les associations de psychologues ou de psychothérapeutes sont insuffisamment présentes sur le réseau. Pourtant, il y a matière à débat ou à question lorsque l’on voit les propositions faites par exemple par Therapeutia : 3 fois 26 journées sur trois ans, et vous voulà psychothérapeute.

Le programme est taillé pour correspondre exactement à la toute nouvelle  législation française : formation aux différentes approches, connaissances scientifiques etc. etc. ect.  Malheureusement, lorsque l’on parcourt le catalogue de Therapeutia, on trouve des approches thérapeutiques plus qu’exotiques : cela commence avec la PNL à “l’approche épigénétique de la santé”, en passant par l’EMDR, le reiki, l’auto-tipi ou la retraite psycho-spirituelle.

 

Mon conseil du dimanche : si vous voulez vous former à la psychothérapie, faites le avec un organisme qui  forme à une seule technique parmi les trois techniques reconnue (thérapie systémique, cognitivo-comportementale, psychanalyse).   Dans ce domaine, le mélange donne toujours de mauvais résultats

Quand l’adolescent cherche ses pairs

Colloque Fil Santé Jeunes

Fil Santé Jeune et l’Ecole des Parents et des Educateurs organisent un colloque le 11 octobre 2010 à l’espace Reuilly, Paris.

Vous pouvez vous y inscrire en remplissant le formulaire, en téléphonant au  01 44 93 44 64 - Fax : 01 44 93 44 89 ou en envoyant un mail  colloque [at]epe-idf.com

 

samedi 11 septembre 2010

Psychanalyse du kamikaze

Le titre est sans doute surdimensionné pour ce qui suit mais j’ai trouvé le point de vue suffisamment intéressant pour le partager.

Les psychanalystes se sont assez rapidement intéressé à la question de l’agir. L’acte, suspendu dans le cadre de la cure, y faisait parfois retour sous des formes curieuses. Comment le comprendre ? Comme une attaque contre le dispositif thérapeutique ? Contre le psychanalyste ? Comme une parole qui ne peut se dire ? Le travail avec les enfants, puis avec des médiateurs comme la peinture ou avec des dispositifs comme le psychodrame psychanalytique a permis d’améliorer la compréhension de l’acte.

Bernard Chouvier donne de l’acte du kamikaze une interprétation kleinienne articulée à la question de l’idéologie comme infestation.

 

“le kamikaze incarne, si l’on peut dire, les puissances thanatiques. Il place son énergie vitale au service de la mort qui devient l’unique finalité. Le sacrifice de l’autre est lié dans l’immédiateté au sacrifice de soi. L’acte est ici la condensation instantanée de la destruction du mauvais objet et de la fusion avec le bon objet. Le fantasme de fin du monde lié à la position paranoïde devient un fantasme agi avec la réalisation concrète de l’auto-sacrifice du kamikaze. En se faisant exploser lui-même avec sa bombe, il rend effectif l’anéantissement du monde concomitamment à son propre anéantissement. L’acte a quelque chose de magique. Puisqu’il parachève le processus entrepris d’infestation idéologique, le geste du kamikaze autorise le passage d’un monde à l’autre, au sein d’une conflagration vécue imaginairement comme créatrice. Le monde ancien disparait dans l’apothéose du Grand Soir, pour laisser place au monde nouveau de nature paradisiaque. La chute du premier est la condition même de l’advenue du second. Il n’est plus besoin d’attendre, de cette attente devenue interminable, insupportable pour le fanatique, le bonheur suprême est à portée de la main. Un seul geste suffit pour déclencher soi-même l’apocalypse. L’arme est redoutable pour qui sait inféoder à son corpus idéologique quelques sujet suffisamment convaincus. Le cataclysme interne redouté par le fanatique et pour se préserver duquel il est prêt à passer à l’acte, devient soudain le symbole suprême de l’entrée imminente dans l’autre monde, celui tant espéré de l’idéalisation absolue. Le kamikaze effectue l’union parfaite entre la construction fantasmatique, la représentation idéalisée en lien avec une croyance groupale et l’acte fanatique à valence expressément destructrice. La rencontre des trois éléments constitue, pour le sujet qui se sent victime de persécution, pour ses idées, le mode radical de résolution des contradictions internes qui l’ont conduit au clivage de l’objet. La suppression explosive du mauvais objet met en oeuvre, par le fait même de l’acte, l’ouverture au bon objet. Comme dans la vision apocalyptique de Saint-Jean, l’opposition manichéenne des deux mondes s’achève dans une conflagration créatrice qui fait advenir le monde de la perfection enfin effective” Bernard Chouvier, Donner corps au fantasme, in Chouvier B. & Roussillon, R., Corps, acte et symbolisation. Psychanalyse aux frontières.

 

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DU Addictions – Cliniques des risques et dépendances

DU Addictions Diderot

Les inscriptions au DU Addictions Cliniques des risques et dépendances sont ouvertes pour l’année universitaire 2010-2011. Il abordera les multiples facettes l’addiction : la nosographie, la comorbidité, le point de vue des neurosciences, etc. Le DU est divisé en une partie théorique qui comprend un cycle de 21 conférences, et une partie pratiques qui comprend un stage (qui peut être le lieu de travail) et un groupe de supervision

Vous pourrez avoir plus d’informations sur ce lien.

 

jeudi 9 septembre 2010

La femme qui oubliait chaque nuit

Les grandes avancées en psychologie se sont souvent faites au travers de l’examen de cas exemplaires. On se souvient par exemple de ce que nous devons à H.M. pour la compréhension des structures cérébrales impliquées dans la mémoire.

Les neuropsychologues sont confrontés au cas d’une femme de 48 ans qui oublie chaque nuit ce qui s’est passé dans la journée. Le phénomène s’est installé après un accident de voiture en 2005. Du fait de l’absence de lésion cérébrale, FL (c’est le nom qui lui a été donné)a d’abord été prise pour une simulatrice. Des tests plus poussés ont montré que FL pensait oublier ce qui lui était arrivé la veille. Consciemment, elle n’a pas accès à ces informations, mais elle peut les restituer lorsqu’elle n’en a pas conscience.

Les chercheurs ont été étonné de voir a quel point les symptômes de FL ressemblent à ceux de l’héroïne du film Amour et amnésie. FL dit ne pas avoir vu le film mais être fan de Drew Barrymore qui joue le rôle principal

Il a été établit que FL peut dormir entre quatre et six heures par nuit sans présenter d’amnésie rétrograde. Elle se tient à se régime en se réveillant toutes les trois heures et demi de sommeil.

Il n’y a malheureusement pas eu d’investigation psychodynamique qui permettrait d’avoir quelques lumières sur la structure de la personnalité de FL et notamment de répondre a l’hypothèse qui vient immédiatement à l’esprit : hystérie ?

 

 

Smith, C., Frascino, J., Kripke, D., McHugh, P., Treisman, G., & Squire, L. (2010) Losing memories overnight: A unique form of human amnesia. Neuropsychologia. DOI: 10.1016/j.neuropsychologia.2010.05.025 Losing memories overnight: A unique form of human amnesia

mardi 7 septembre 2010

Lotorité

Bingo 1 to 9 squircle mosaic

Depuis quelques temps, on voit fleurir dans les magazines féminins des articles sur l’éducation des enfants. Il s’agit là d’un sujet aussi infini que passionnant, hélas l’angle abordé est trop souvent l’autorité. Les choses se passent comme si éduquer un enfant était le soumettre à l’autorité des adultes. Il y a là au moins deux erreurs. La première consiste à réduire l''éducation à la question de l’autorité. Ou sont l’accompagnement ? La découverte ? Le soutien ? La transmission ? La seconde est de penser qu’un enfant éduqué est un enfant soumis.

On en arrive a des “conseils” qui justifient tout simplement la violence des grandes personnes envers les petites personnes. On trouve par exemple dans Avantages n° 265 du mois d’Octobre 2010 un encart3 bonnes façons de le “mater”” qui est tout à fait explicite. L’illustration redouble la violence du texte : une femme, la main levée, est derrière une enfant et la menace. Si un parent a quelques doutes quand à la violence qu’il peut exercer sur son enfant, les voilà rapidement effacés. Ou y apprend que “mater” son enfant, c’est faire preuve d’autorité et cela est une bonne chose qui donne envie de grandir, aide à supporter les frustrations et rassure.

Que la violence des adultes donne envie de grandir, tout enfant qui en a fait les frais pourra le dire : tous rêvent d’être aussi grand que leur agresseur pour pouvoir se défendre ou lui rendre la pareille. Et une fois devenus grands, certains réussissent a réaliser ce désir auprès de leurs propres enfants.

Que supporter la frustration soit un but éducatif est tout simplement une perversion de l’éducation. Eduquer un enfant ce n’est pas le former à être passif devant les obstacles mis devant ses désirs. C’est l’aider à reconnaitre ces désirs et l’aider à construire les moyens de les réaliser lorsqu’ils sont conformes à l’éthique de sa société.

Enfin, que l’autorité rassure est vrai pour autant que l’on soit au contact d’un adulte qui ait autorité sur ses propres pulsions. En quoi est ce que éducatif de demander à un enfant de sursoir à ses désirs quand on est soi-même incapable de suspendre ses propres désirs agressifs ?

Car, disons-le clairement. Il n’y a qu’une seule raison qui justifie le fait d’être violent avec un enfant. La force. L’enfant est petit, incapable de se défendre. L’adulte peut donc se laisser aller en toute tranquillité à sa violence. La culpabilité qu’il risquerait de ressentir est par ailleurs amoindrie par des “conseils” tels que ceux qui sont donnés par l’article. Pourquoi se priver d’être violent alors que c’est pour le “bien” de l’autre ?

Jusqu’à cinq ans, c’est adulte qui décide” peut-on lire Et plus loin “On a pas à lui expliquer pendant des heures pourquoi il doit se coucher , c’est au-delà de sa compréhension. On le met au lit. point”. Mais comment quelqu’un peut-il décider du désir de dormir de quelqu’un d’autre ? Et comment un enfant, même à 1 jour de vie, ne peut il pas comprendre qu’il est au bord de quelque chose qui lui est utile est nécessaire, et qu’il n’arrive pas à accéder ?

Les mesures du type “c’est l’adulte qui commande” ne servent qu’à créer de la souffrance et de la névrose. Ou l’enfant grandira en étant révolté comme toute sorte d’autorité, ou il se montrera incapable de faire preuve d’esprit critique dès lors que l’autorité sera invoqué. Dans un cas il sera inadapté à la société parce que en lutte avec les fantômes de son passé. Il révoltera sans cesse devant toute devant toute forme d’autorité.  Dans l’autre, il sera très adapté à la société mais passera sa vie à être exploité par les autres, et parfois même par ses propres enfants.

L’autorité dont il s’agit dans l’éducation est une autorité sur soi-même. Pas sur l’enfant. C’est avoir autorité sur ses propres pulsions, sur son agressivité comme sur ses désirs sexuels qui éduque un enfant par la force de l’exemple. Faire preuve d’autorité avec un enfant, c’est moins lui interdire que le défendre. C’est parce que la réalisation d’un désir sous cette forme là lui est préjudiciable qu’il lui est demandé d’y sursoir. Et cela nécessite, parfois, un accompagnement.

Par exemple, laisser un petit enfant incapable de s’endormir seul dans sa chambre, c’est lui faire faire l’expérience de l’esseulement et de l’abandon. C’est lui donner les briques avec lesquelles il va construire sa névrose. C’est jouer au Loto avec son psychisme. C’est, tout simplement, le maltraiter. Prendre le temps de l’accompagner vers le sommeil, c’est reconnaitre avec lui la nécessité du sommeil et la difficulté dans laquelle il est de l’obtenir, et c’est lui donner l’expérience qu’il est soutenu.

 

Les enfants, leurs difficultés passagères ou durables, sont un miroir tendu aux adultes. Trop souvent, les adultes s’effraient de l’image qu’ils perçoivent  et réagissent agressivement. Mais il y a là aussi des occasions de richesses extraordinaires : l’exercice de la reponsabilité, la rencontre avec un autre être humain, la reconnaissance de l’autre dans ce qu’il a de différent

 

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Crédit photo : Bingo 1 to 9 squircle mosaic par Leo Reynolds